INFORMATION POLLINIQUE. Hasard du calendrier, quand le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) tire le rideau, le réseau AtmoFrance lance son propre indice pollen ce mercredi 2 avril. Un indice essentiel au maintien de l’information pollinique pour la santé publique.
On le sait : les pollens sont de plus en plus nombreux mais aussi de plus en plus nocifs pour la santé. En 20 ans, le nombre de personnes allergiques a quasi doublé dans les pays industrialisés, devant atteindre 50% en 2050 selon les estimations de l’OMS. En France, cette pollinose (allergie aux pollens ou rhume des foins) s’impose dorénavant comme la première cause d’allergie respiratoire, touchant 1/4 de la population, soit 30 % des adultes et 20% des enfants de +9 ans. L’allergie aux pollens est donc devenue un véritable enjeu de santé publique, « une pollution biologique » de l’air dont les Associations Agréées Surveillance Qualité de l’Air (ASQAA) se sont naturellement emparées.
Quand le lien entre cette prévalence de la population allergique, le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique est toujours plus avéré, le réseau AtmoFrance relayait depuis de nombreuses années l’information pollinique délivrée par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA). En cohérence avec son cœur d’activité et les enjeux systémiques liés aux pollens, le réseau français des acteurs de l’air a souhaité proposer son propre indice pollen. Continuant, toutefois, à s’appuyer sur les bases de données établies par la RNSA depuis 1995.
En ce printemps 2025, la donne change. Le RNSA tire le rideau, faisant l’objet d’une liquidation judiciaire depuis le 26 mars. Ce retrait de la scène publique marque aussi la disparition du service précieux qu’il délivrait à destination de la population allergique et des acteurs de santé.

Six espèces de pollens suivies, d’autres taxons à venir
En lançant son indice pollen, le réseau AtmoFrance décide de renforcer son action d’intérêt général sur le sujet. Un indice fiable, basé sur des modèles statistiques, les prévisions météo et les données issues de Copernicus (programme de l’Union européenne pour l’observation de la Terre depuis l’espace), qui reste cependant perfectible. A ce jour, il ne suit en effet que six taxons ou espèces de pollens (ambroisie, bouleau, graminées, olivier, aulne et armoise). D’autres, comme celles du noisetier, des pariétaires ou du cyprès, le principal allergène en région Sud, seront intégrées progressivement, traduisant une volonté d’affinage des données au niveau local. L’amélioration des prévisions sera donc le fil conducteur à suivre, notamment grâce à la participation citoyenne, qui occupe une place de taille dans nombre d’ASQAA.
Ce nouvel indice pollen positionne désormais le réseau Atmo comme l’acteur de référence en matière de propagation des pollens et des risques allergiques. Au service de l’intérêt général, il les intègre à présent pleinement dans ses observations de la qualité de l’air menées sur ses différents territoires. Une mission à laquelle, chez AtmoSud, nous répondons fervemment présents, conscients de l’enjeu de santé publique que représentent les pollens.